On dit souvent que les villes balnéaires se ressemblent toutes. Les cabanes de plages, les villas cossues de bord de mer ou au contraire, les barres d’immeubles des stations reconstruites il y a moins longtemps. Il y a pourtant une exception à cette esthétique typique « bord de mer », c’est Royan. Ville reconstruite, certes, mais dans les années 50, l’âge d’or de l’architecture moderniste, pour donner un nouveau souffle à une ville détruite. Pari réussi, la ville est un bijou d’architecture, des formes géométriques aux couleurs estivales, on en prend plein les yeux !


Façades typiques de Royan
Un projet expérimental
Pour pallier à la destruction presque complète de la ville pendant la guerre, Royan a servi de ville laboratoire, en utilisant une architecture moderne et colorée. L’objectif annoncer : optimiser les habitations bien sûr, le but premier de cette architecture d’après guerre, mais aussi insuffler une nouvelle énergie à la ville. Quelques décennies plus tard, le charme opère à nouveau, après un gros travail de rénovation et de revalorisation de ce patrimoine si particulier, à la fois témoin d’une période difficile et attrait touristique pour la ville balnéaire. La ville a d’ailleurs été distinguée Ville d’Art et d’Histoire en 2020.


Entre les villas géométriques, les immeubles aux aplats colorés et claustras bétonnés, ou encore le palais des congrès revisité, on se régale de tous les détails architecturaux qui parsèment la ville, et on se pense téléporté dans un film de Jacques Tati.

Merveilles architecturales
Au-delà des habitations, deux bâtiments valent le détour, le Palais des Congrès et l’église Notre-Dame-de-Royan.
Construction cubique imaginée par l’architecte Claude Ferret dans les années 50, le Palais des Congrès fut ensuite remanié dans les années 70, avant d’être rénové récemment, lui donnant un nouvel attrait, denouvelles couleurs, et une nouvelle fresque signée Nadu Marsaudon.




Au rez-de chaussée, on retrouve le CIAP, Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine, qui propose une belle exposition permanente à ne pas rater pour comprendre le parcours historique de la ville.
Pas loin du centre-ville, on découvre aussi l’église, ovni architectural pour ce type de bâtiment : béton, lignes massives s’élançant vers le ciel, l’intérieur surprend tout autant entre rondeurs des escalier betonnés et bénitier en forme de poisson.




L’architecture est le témoin incorruptible de l’histoire. Octavio Paz